Il est trop tard. Ou bien trop tôt , Terry n’est plus certaine de savoir quel moment du jour ou de la nuit est en train de s’écouler mais ce qui est certain c’est que c’est « trop » . Ça fait trop longtemps qu’elle n’est pas rentrée chez elle . Il y a les enquêtes qui s’accumulent , les rapports, le manque de moyens, stenson qui est parti en congés maternité et qu’ils n’ont toujours pas trouvé bon de remplacer aux ressources humaines … bref « trop » à tout plein de niveaux .

Son écran d’ordinateur est trop remplis d’images atroces auxquelles elle ne s’habituera jamais (merci seigneur) et elle a trop faim. Quelqu’un viens déposer une boîte de beignets sur son bureau et elle rigole à l’idée que ce cliché est le plus vrai de tous mais elle ne va pas se plaindre , il se trouve qu’elle a effectivement faim.  Alors elle en prend un et elle mange distraitement en se demandant si tout ça vaux bien la peine est ce qu’elle devrai pas raccrocher , rendre son arme de service et rentrer à Singapour pour devenir pedopsy. Ouais , ce serai tellement moins …

« Terry !? Viens vite ! »
C’est Pratchet. Et il n’a pas l’habitude de crier pour rien donc elle se déplace pour rejoindre son poste de travail et regarder son écran par dessus son épaule . elle comprend enfin. Fini son rêve de rentrer chez sa mère , toutes ces conneries  ont un sens en fin de compte.

« Accepte de le rencontrer, dis lui …que ….tu mettra le double si il veut bien nous le vendre aujourd’hui. »

Elle regarde sur l’écran l’image d’un petit garçon , pas encore six ans , dans une petite pièce qui a tout d’insalubre, elle le connais parce qu’elle a fait des recherche sur sa potentielle identité plus tôt  dans la nuit …ou dans la matinée .  Ce qui compte c’est pas tellement ça , mais que l’équipe a remporter l’enchère . Parce que oui , les gamins ça se vent particulièrement bien aux enchères. Pour toutes sortes de raisons et elle pourrai passer des heures à les dénombrer.

Pratchet s’affaire. L’heure est grave, c’est important , ils ne peuvent pas commettre d’erreur et Terry commence à organiser l’équipe pour aller coffrer le type…il n’y aura pas de seconde chance si il les repère il fuira avec l’enfant et elle sait qu’il s’en débarrassera .  Ils ne peuvent prendre aucun risque.  Tout le monde se prépare et le décompte repars pendant que les négociations pour la remise de l’argent et de l’enfant , le petit Jake lewis de New York, prennent un tournant intéressant . Le lieu est décidé et ça se fera à la faveur de la nuit dans un coin plutôt ouvert contre toute attente.

« Cette fois on te tiens sale fils de chien »

elle grogne en regardant une nouvelle fois leur proie qui a mordu à l’hameçon. Ouais. Ils le tiennent , enfin , après avoir passé tant de temps à gagner la confiance des modérateurs des différents sites et forums où il est actif , après avoir regardé pendant des semaines les sévices subit par ses anciennes victimes. Parce que Jake n’est pas le premier et si ils se plante :pas le dernier.

Tout vas pour le mieux dans le meilleurs des monde donc , tout le monde s’affaire , révise le plan , on préviens les services sociaux et un pédiatre pour pouvoir mettre le petit à l’abris le plus rapidement possible … tout avance comme prévu . Enfin elle pense parce que ce mec viens se planter devant elle au début de l’après midi. Il ne la salue même pas quand elle lève son regard fatigué vers lui.

Sérieusement, qu’est ce qu’il leur apprennent à l’école du FBI?  Elle le dévisage sans gêne.

“Bonjour à vous aussi agent spécial Maxime White”

Elle répond avec un peu de sarcasme en le dévisageant. Franchement aujourd’hui elle n’est pas d’humeur à traiter avec des gens qui n’ont pas de savoir vivre.

“Tout spécial que vous pensez être , ça ne vous dispense pas d’être polit. On est entre gens civilisés.”
Déjà et c’est plus tôt pas mal, elle plisse le nez et se lève de sa chaise pour prendre  un peu de hauteur elle attrape une pince à cheveux qui traîne au milieu des documents d’enquêtes et ses hommes savent que c’est mauvais signe. Terry est du genre à coopérer mais elle n’aime pas qu’on lui manque de respect.

« En suite je pense que ce que vous vouliez dire c’est : « Merci pour votre dur travail , lieutenant, je vous prie de bien vouloir collaborer » ce que mon équipe et moi ferons avec joie. Vous pouvez récupérer l’enfant et les lauriers mais c’est mon pedocriminel »

Bien sûr que c’est le sien , elle le traque depuis des semaines et elle s’est pas tapé des heures de vidéos horribles pour repartir Grosjean comme devant. Certainement pas . Et Terry sait que le fbi a des moyens qui lui seront utiles alors bien sûr elle va collaborer , mais elle ne va certainement pas se laisser marcher sur les pieds. D’autant que pour elle , il n’y a pas d’affaire Jake lewis, il est seulement apparu dans le filet qu’elle met en place depuis des mois pour coincer un homme qui est le pivot d’un trafic de mineurs.  Il fournit des plateformes en images violentes. Il récupère des enfants enlevés et les utiliser pour produire des films avec lesquels il innonde des sites sur le deep web.

Bref. Elle lui tend la main. Pour reprendre sur des meilleures bases.

« appelle moi Terry , je t’appellerai aussi par ton prénom. Installe toi »

Elle décide d’être agréable , autant qu’elle le peu dans la situation. Franchement , c’est n’importe quoi. Faire débarquer ce type alors qu’elle n’a eu aucun contact préalable, contrairement aux services de police les fédéraux ne manquent pas d’argent , si ils peuvent catapulter un agent à la moindre recherche sur un de leurs dossier. C’est bête que tout cet oseille les rende pas plus efficace, cette pensée la fait ricaner un peu. Elle plisse le nez et fait pivoter sa chaise de bureau.

« Pratchet? Tu nous sors deux cafés s’il te plaît ?… je sais que t’es pas ma secrétaire …fait pas l’enfant. »

Elle demande avant de ramasser sur son bureau tout ce qui tourne autour de Jake , cinq ans. Elle aimerai dire qu’elle est horrifiée mais c’est loin d’être le pire cas sur lequel elle a bossé depuis 8 ans. Vraiment pas.

« J’ai trouvé Jake sur un site temporaire qui sert à une vente aux enchères, ça fait trois mois qu’on essaie d’entrer en contact avec l’homme derrière ces ventes. On a réussi à avoir un rendez vous avec lui en se faisant passer pour des acheteurs. »

Bien évidement , il a besoin d’un briefing. Encore une fois , Terry n’est pas mesquine , ou peut être que si mais en tout cas pas au point de refuser l’implication du fbi. Probablement parce qu’elle sait qu’elle ne peu rien faire à ce sujet mais dans la mesure où ce sont deux enquêtes distinctes elle espère pouvoir garder la main sur la partie qui l’intéresse. Coincer l’anonyme quelle traque.  Cet homme et elle espère que White va le comprendre n’est pas un kidnappeur mais il est probable qu’il connaisse celui qui a enlevé Jake. Quand ils l’auront attrapé il faudra le faire parler. Seulement ensuite , le FBI pourra ramener un coupable à New York en plus de l’enfant.

Le type ne s’excuse pas pour son comportement cavalier et ça a le don de l’énerver. Il ne prend même pas la peine d’être polit , est-ce que c’est elle qui en demande trop ? Est-ce qu’elle est trop à cran parce que ça fait une éternité qu’elle n’a pas eu une vraie nuit de sommeil ? Elle ne sait pas dire , mais ce qu’elle sait c’est que ça le fait chauffer le sang.  Heureusement pour lui et heureusement pour tout le monde Terry a un contrôle de ses émotions qui est pour le moins efficient.  Elle détend sa mâchoire pour sourire presque poliment de son coté alors qu’il s’installe.  Elle tire la langue a Pratchet quand il leur sert les cafés et lui adresse un doigt d’honneur.

Elle suppose que la plupart des chefs n’accepteraient pas la moitié de cette familiarité , mais Terry est jeune , dynamique et elle sait que son autorité est respectée quand cela est nécessaire. En dehors de ces moments critiques elle préfère se voir comme leur collègues, c’est même pour ça que la porte de son bureau est toujours ouverte, elle peut ainsi toujours les voir depuis son poste de travail et quelques fois certains d’entre eux viennent travailler plus proche d’elle. Quand elle a été nommée lieutenant elle a essayé de négocier pour rester dans l’open Space et ça a marché pendant un temps mais elle à fini par céder.

Elle revient à la situation. Le fédéral l’interroge comme s’il était son examinateur à l’académie de police , et ça ne lui plait pas. Est-ce qu’il pense qu’elle est une bleue ? Qu’elle est stupide ou qu’elle n’a pas envisagé toutes les options…?Elle avoue qu’elle ne comprend pas ce qu’il cherche à prouver.

« Que celui qui se pointe ait l’info ou seulement l’enfant, ça nous regarde nous. Je sais tout ce qui était écrit sur la fiche de disparition du petit. »

ils ont vu tellement d’enfant défiler sur ce genre de site, c’est vertigineux, ça les tient éveillés la nuit, ça les empêche de manger la journée, ça l’oblige à voir un psy deux a trois fois par semaine, ça fait que la plupart des gens tiennent a leur poste seulement une paire d’année. Mais la coréenne est la depuis 8 ans et elle s’accroche plus dur que n’importe qui.

« on mène une veille sur les crimes sexuels sur enfants sur toute une série de sites internet sombres. Comme je vous l’ai dit, on a remporté l’enchère , le vendeur est entré en contact avec nous après cela et on a convenu de payer en espèce contre remise de l’enfant. Quinze-milles dollards. »

elle voudrai dire que c’est cher , mais ce n’est pas le cas. Elle connaît les prix du marché pour un petit garçon caucasien. Cette pensée lui fait plisser le nez de dégoût. C’est une des nombreuses raisons qui lui font penser quelques fois que son métiers est horrible.

Terry est bien décidée à lui faire comprendre que la collaboration va dans les deux sens . C’est elle qui risque la vie de ses hommes, des gens dont elle a la responsabilité. Des gens dont elle connaît les vies et les familles. C’est évident qu’elle va être prudente et qu’elle ne les enverrait pas au casse pipe sans garantie.

«ce ne serait pas crédible que je me rende au rendez-vous moi. La majorité des pédocriminels sont des hommes. C’est Pratchet qui ira avec un micro pour que nous puissions intervenir si ça dérape, on a des snipers  et on est en lien avec le SWAT on devrait être une quinzaine sur le coup. »

et si les choses tournent mal et bien ce sera un désastre parce que cela ficherai en l’air des semaines de travail de l’équipe et il leur faudrait de nouveaux des mois pour espérer retrouver la trace de ce criminel.  

« C’est là le noeud de l’histoire, Agent Whyte. Ça ne peut pas capoter. Nous n’aurons qu’une chance et je vais insister sur une chose. Peut-importe ce que nous allons trouver la bas, il nous faut cet homme vivant.  Parce que  , je sais que vous ne voulez pas entendre parler de ça, mais pour nous il ne s’agit pas seulement de Jake. Mais de dizaine d’autres enfants. »

elle déteste devoir le dire , mais il faut être honnête , il faut avoir les pieds sur terre.  Elle prend le temps de le détailler.  Il à ces yeux bleus et une gueule d’ange à qui on donnerai le bon dieu sans confession et elle se demande sur combien d’affaire de disparition d’enfant il a bien pu travailler.

« Qu’est ce que vous prévoyez de faire de votre côté ? Je ne peux pas croire que le FBI ait envoyé un seul agent. Comment pouvez-vous nous aider si vous êtes seul? Est-ce que vous prévoyez de demander des renforts à l'agence de Chicago ?»

est-ce qu’il allaient pouvoir compter sur du meilleur matériel ? Est-ce qu’ils allaient avoir du soutient supplémentaire ?

«parce qu’au cas ou il nous échappe on va avoir besoin de gens pour le filer. Et je n’ai que trois agents je ne peux pas couvrir l’enquête et la filature. »