La garde commence à peine à la caserne 925 et j'ai une faim de loup. Comme toujours, j'ai pris plus de temps à me préparer et à gober une quantité astronomique de caféine, ma drogue, que de prendre le temps de manger un bout. Heureusement pour moi, à chaque garde, il y a quelqu'un qui doit se coller aux fourneaux. Ce n'est pas moi ! C'est au tour de Caldwell-Ricci. Y a plutôt intérêt à ce que ça soit bon, vu comment j'ai faim.

L'odeur qui émane de la salle commune me fait saliver. Aux abords de la machine à café, je me sers mon énième tasse depuis mon réveil. « Capitaine », salué-je poliment Fields tout en faisant tournoyer le liquide noir et amer qui remplit ma tasse.

Je rejoins la table où est installé Eddie. « Quoi de neuf, Flores ? » En mon for intérieur, je prie pour que l'alarme ne retentisse pas avant que j'ai pu dévorer mon petit-déjeuner. Mon estomac me tiraille. « Dites-moi que je rêve... », râlé-je en me levant pour rejoindre le sas et m'habiller. La voix robotisée de l'interlocutrice dans l'interphone annonce un effondrement dans un bâtiment abandonné, pas très loin de la caserne. C'est mon estomac qui risque de s'effondrer, mais le devoir m'appelle.

 

Des pancakes ou des vies à sauver ?

feat     @Chicago Mary  & @Eddie A. Flores

 

 

Un nouveau jour de garde commence. Après avoir déposé mon fils à l’école, je me rends à la caserne. Une nouvelle journée nous attend comme toujours, j’ai promis à mon fils que je ferais attention. Il n’a plus que moi depuis que sa mère nous ait lâchement abandonnées. Je n’ai jamais cherché à reprendre contact avec elle et je n’en ressens pas le besoin. Peut-être qu’un jour, je devrais le faire pour le bien de Lissandro.

Une fois a la caserne comme souvent, je pars me changer, déposer mes affaires dans mon casier. Je garde toujours mon téléphone en cas d’urgence. Je salue le nouveau capitaine. Doucement, il prend ses marques parmi nous, il a l’air de quelqu’un de bien. Mais notre ancien capitaine nous manque. Je m’installe a table pendant qu'Evan est en train de préparer le petit déjeune. Heureusement pour eux, ce n’est pas mon tour de faire le repas, je suis un mauvais cuisinier et encore mauvais, le mot est faible. Chicago me rejoint à table. Je pose mon téléphone sur la table. « Oh pas grand-chose, ma sœur a décider de venir s’installer à Chicago avec sa petite famille et toi ? » On n’a pas vraiment le temps discuté que déjà la première urgence. J’avale une gorgée de mon café avant de sauter dans le camion. Je m’installe face a Chicago «  tu n’as eu le temps de prendre ton petit déjeuné ce matin ? »  

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Je n'ai même pas le temps de répondre à la question de Eddie que nous sommes déjà en proie à une urgence. J'en ai faites des choses dans ma vie. Cependant, jamais, je n'aurais pensé être prédestinée à une telle vocation. C'est lui, mon défunt fiancé qui m'a transmis sa passion. Il est mort pour son pays. D'origine, j'évoluais dans le monde de la scène et du mannequinat. J'ai même siégé comme jury dans une célèbre émission de recherche de talents. Tout ça est derrière moi. J'ai trouvé ma véritable voie et je compte bien grimper les échelons de ma carrière.

Je secoue la tête à la question de mon collègue. « Comme d'habitude, je compte sur quelques minutes à la caserne et comme d'habitude, je me fais avoir », réponds-je en posant une main sur mon estomac qui grogne. Je repense à ce qu'il m'a dit lorsque nous étions attablé et je rebondis. « C'est super, ça va vous rapprocher ! Lissandro va pouvoir s'éclater avec ses cousins de plus ? » Je suppose que sa sœur a des enfants, au vu de ses propos.

Nous arrivons sur le lieu de l'intervention. Le chef de bataillon est déjà sur place ainsi que la police qui établit un périmètre de sécurité. Notre capitaine est tenu au courant des derniers événements. Il y aurait une dizaine de victimes sous les décombres. Il distribue ses ordres et c'est en binôme avec Eddie que j'entre au cœur de l'action.

 

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Depuis quelque temps, ma vie, était totalement chamboulée. Je n’avais jamais envisagé refaire ma vie. Du moins je n’avais jamais éprouvé des sentiments forts pour une femme depuis mon ex. Beaucoup de personnes me disaient que je n’avais pas encore tourné la page, elle était partie sans rien me dire du jour au lendemain. J’avais réussi à divorcer, mais c’était pour notre fils que c’était le plus dur. Il pensait que sa mère ne l’aimait pas. Je n’aimais pas parler de mon passé avec mes collègues, ils savaient le principal que j’étais divorcé et que mon ex nous avait abandonné, mais rien de plus.

« Tu dois avoir l’habitude pourtant. Chaque garde est différente », c’est pourtant vrai, ne sait jamais a quoi s’attendre. J’avais parlé de ma famille qui était venue s’installer a Chicago prêt de nous. J’aimais avoir mes sœurs, prêt de moi. Je n’avais pas pour habitude de vivre loin d’eux dans la famille on a toujours était unis surtout depuis le drame qui nous a touché. «  il est vraiment content. Il adore sa cousine et son cousin » parfois je me dis qu’il aurait aimé avoir une petite sœur ou un petit frère. Mais ce n’est jamais arrivé.  

Une fois sur les lieux, je regarde un instant l’état des dégâts pour évaluer la situation, notre chef nous repartit pour une fois, je suis en binôme avec Chicago et non Evan. je lance un regard a Chicago «Prête ? Tu sais ce qui nous reste a faire»,

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Il a raison, mais visiblement, je n'ai toujours pas conscience de la chose. Dans la vie, nous faisons des erreurs. Ces mêmes erreurs sont censés nous servir de leçon et nous apprendre à avancer de la meilleure façon qui soit. Chez moi, c'est toujours la même chose. Je répète mes conneries en espérant avoir le dernier mot. « Visiblement, je n'ai pas encore pigé le truc. » Rien que de devoir l'avouer, ça me rend davantage grincheuse. Heureusement, je retrouve vite le sourire quand il me parle de sa famille. « Je suis ravie de l'apprendre, c'est un bon gosse, le contraire m'aurait étonnée. »

Je lui lance une œillade furtive et j’acquiesce. Nous devons marcher dans les pas de l'un et de l'autre. Il est très important de ne pas nous perdre. « Pompier de Chicago, signalez-vous ! » hurlai-je en avançant progressivement. Je tends l'oreille à l'affût du moindre son qui permettrait de trouver une victime.

En tant que pompier, je ne dois pas seulement sauver des vies. Je dois également faire en sorte de protéger la mienne et celle de mon co-équipier, en l’occurrence, Eddie. Je dois être à l'affût de tout. Je marche sur des oeufs. Le moindre faux pas pourrait me coûter cher. Les instructions du chef grésillent dans mon talkie-walkie alors que je progresse avec mon frère de caserne, à tâtons. « Flores, » l'interpellai-je. « Là-bas ! » Malheureusement, le béton déjà pas mal fissuré cède sous mon poids. Je sens mon corps se faire aspirer par les décombres. Mon premier réflexe, lorsque mon corps s'écrase dessous, c'est de protéger ma tête avec mes bras, malgré mon équipement.

Mon coeur se met à battre la chamade. J'ignore si Eddie est tombé ou non avec moi. Ce que je sais, c'est que les débris m'ont ensevelie et que mon poignet s'est, j'ai l'impression, brisé. La poussière envahit mes poumons.

 

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Les journées de gardes n’étaient jamais les mêmes. Parfois, on pouvait avoir des journées assez calmes et parfois, c’était l’horreur. Comme souvent il y a des interventions qui nous marquent plus les unes que les autres. Personnellement, c’est quand il s’agit d’enfant. À chaque fois qu’une alerte sonne pour un drame dans une école, j’ai comme un poids dans la poitrine et si c’était l’école de Lissandro ? Qu’est-ce que je ferai ? Avec l’équipe, on a la chance d’être soudé, surtout avec les épreuves qu’on a subies dans la caserne, on perdu notre chef, il était comme un père pour nous.

On part en intervention, la scène ressemble a une scène de guerre, il y a de la poussière partout, on a du mal a distingué les dégâts. Chicago ouvre le pas, on doit faire attention à tout, au moindre bruit, s'il y a des victimes. Je suis a quelques pas de Chicago quand je la voit tomber un peu plus bas. « besoin de renfort pompier a terre » j’appelle des renforts. « Chicago tu m’entends ? » il faut que je descende pour m’assure de son etat

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